Dans le cadre de sa campagne nationale de sensibilisation sur la transparence des acteurs du secteur extractif burkinabè, le Secrétariat Permanent de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives du Burkina Faso (SP-ITIE) a effectué, du 12 au 23 octobre 2025, une tournée dans plusieurs communes du pays. Des ateliers de sensibilisation ont été organisés dans les localités de Niankorodougou, de Dakoro, de Banfora, de Bobo-Dioulasso, de Houndé, ainsi que dans les communes de Fada N’Gourma et de Koupéla. À chaque étape, l’objectif principal était de mieux impliquer les acteurs locaux dans le processus d’évaluation de la transparence et de la reddition de comptes dans le secteur extractif.

À Fada N’Gourma, dans la région du Gourma, la rencontre organisée le lundi 20 octobre 2025 s’est tenue sous la présidence de Monsieur Ernest NATAMA, premier vice-président de la délégation spéciale de la commune. Elle a réuni des participants issus de la société civile, des autorités coutumières et religieuses, ainsi que de l’administration publique locale. Coprésidant l’atelier, le Secrétaire Permanent de l’ITIE-BF a indiqué que l’évaluation des acteurs du secteur extractif vise à renforcer la redevabilité, améliorer la transparence et la gouvernance, lutter contre la corruption et consolider la cohésion sociale dans les zones minières. Monsieur Éric Wilfrid Yirin ZOURE a également salué la collaboration des autorités locales dans l’organisation de l’activité.

Au cours des échanges, les participants ont évoqué les difficultés rencontrées par les orpailleurs sur les sites miniers, la nécessité de traduire le guide d’évaluation dans les langues nationales, ainsi que l’intégration de la question de la dégradation des infrastructures routières dans les critères d’évaluation. Ils ont également recommandé au SP-ITIE de réaliser des émissions audiovisuelles dans les communes afin de clarifier ses missions et de faciliter la compréhension, par les populations, du guide d’évaluation des acteurs du secteur extractif.
Le mercredi 22 octobre 2025, c’était au tour de la commune de Koupéla de recevoir la délégation du SP-ITIE. L’atelier de sensibilisation, présidé par le 2ᵉ vice-président de la délégation spéciale de la commune, Monsieur Christophe YAMEOGO, a donné lieu à des échanges nourris entre les participants et les communicateurs. Des questions de compréhension sur le guide d’évaluation et le Fonds Minier de Développement Local (FMDL) ont été soulevées. Les participants ont recommandé la prise en compte de petits projets dans la répartition des ressources du Fonds Minier de Développement (FMD).

Du 12 au 23 octobre, des ateliers ont également été organisés dans les communes de Niankorodougou, Dakoro, Banfora, Bobo-Dioulasso et Houndé. Avec un taux de participation global de près de 65 %, ces sessions ont rassemblé une diversité d’acteurs, notamment des autorités administratives et coutumières, des représentantes de la société civile et des médias communautaires, des leaders religieux, des artisans miniers ainsi que des membres d’associations féminines.
Les échanges qui ont suivi les présentations ont été particulièrement riches et ont mis en lumière plusieurs préoccupations majeures. Les participants ont exprimé leur inquiétude face au faible niveau d’employabilité des jeunes dans les communes minières, ainsi qu’à la non-tenue des engagements pris par certaines sociétés extractives. La question des sanctions à envisager en cas de manquements révélés par les rapports ITIE a également été soulevée.

Des tensions persistantes entre sociétés minières et artisans miniers, notamment à Houndé, ont été signalées, tout comme les conflits entre exploitants artisanaux et propriétaires terriens. Les dégâts environnementaux causés par les activités minières, la faible accessibilité des informations issues des industries extractives, et les limites du public cible à renseigner le guide d’évaluation en raison du faible niveau d’instruction ont également été évoqués. Plusieurs intervenants ont plaidé pour une meilleure orientation de la responsabilité sociétale des entreprises vers le financement d’activités génératrices de revenus, plutôt que vers l’emploi direct de jeunes souvent peu qualifiés.
La nécessité de vérifier les volumes extraits par les sociétés minières, de renforcer le leadership local dans la conduite de l’évaluation, et de mettre en place une stratégie de vulgarisation de l’outil d’évaluation a été largement partagée. Enfin, les participants ont insisté sur l’urgence d’inscrire le volet « carrière » comme une priorité, en réponse à la dégradation des terres observée dans plusieurs villages, et ont appelé à une amélioration de la visibilité des actions menées par le SP-ITIE.
DICP SP-ITIE

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